jeudi 28 avril 2011

La Russie et la Côte d’Azur

La Russie et la Côte d’Azur, c’est une longue et belle histoire d’amour. Une histoire d’amour éternel, de fêtes éblouissantes, de reposantes langueurs
La Russie et la Côte d’Azur
Église orthodoxe Saint-Michel Archange à Cannes. Crédits photo : ACOR/Maksim Massalitine.

C’est l’impératrice Alexandra Féodorovna, veuve du Tsar Nicolas Ier, qui ouvre le bal dans les années 1850, bien avant la venue des Anglais, entraînant dans son sillage l’aristocratie de son pays. La présence russe jusqu’ici discrète mais déjà vieille d’un siècle (un consulat de Russie avait été mis en place en 1749 par l’Empire), va alors connaître un essor fulgurant, tourbillonnant au son des valses entraînantes qui se jouent dans les parcs baignés de lumière. La famille impériale arrive et repart, et revient encore et toujours.

En 1891, le Grand-duc Michel fonde le golf de la Napoule, inspiré du golf de St. Andrews en Ecosse, à la différence exquise qu’il étale son parcours au milieu de hauts bosquets de pins parasol, au son des grillons, adossé à la Méditerranée qui perce de ci de là entre les grands arbres, à coups de bleus fulgurants.

Les grandes familles de Russie continuent d’affluer, et construisent des palais, des folies et des jardins, tels le château de Valrose, propriété du baron von Derwies, banquier épanoui et ami du tsar Alexandre II, et la sublime villa des princes Kotchoubey, devenue le musée des Beaux Arts de Nice. Marie Bashkirtseff, jeune et jolie, âgée de vingt-cinq ans, y peint et y écrit ses désirs et ses révoltes, et les plus beaux moments des nuits folles dans lesquelles elle se noie, pour échapper au néant qui finit par la rejoindre.

La Côte d’Azur envoûte, en fait, tout le monde : le 10 juillet 1850, Alex Herzen, révolutionnaire en exil, y soupire : « Enfin, me voilà de nouveau ici, la ville chaude et parfumée, si calme… ».

Les églises russes lancent toutes leurs coupoles dorées à l’assaut paisible des cieux azuréens : Saint-Nicolas et Sainte-Alexandra à Nice, Saint-Michel Archange à Cannes, le presbytère de Menton, l’église de tous les Saints de la Terre à Antibes, d’autres encore, dont les chants dominicaux rivalisent et subliment la foi orthodoxe, cœurs puissants qui célèbrent la gloire de Dieu.

Les peintres russes promènent leurs palettes le long des plages et dans la campagne, émerveillés par la lumière à nulle autre pareille, qui inonde les paysages de jour comme de nuit. Ivan Aivazovski, natif de Théodosia en Crimée (la Côte d’Azur russe…), y traîne sur le chemin de l’Italie : « Clair de Lune sur Nice » fige à tout jamais sur la toile les flots tourmentés qui grondent et se brisent sur la grève niçoise par une nuit argentée.

La rade de Villefranche, prêtée à la marine de guerre russe en 1856 (après la guerre de Crimée) abrite dans sa rade aux eaux profondes, entourée de collines abruptes, les cuirassés et croiseurs de la Flotte impériale. Des batailles de fleurs y opposent courtoisement les marines françaises et russes, au son grandiose des hymnes nationaux.

En Russie, la révolution se rapproche à grands pas pressés. Car tout ce que fait la Russie est grand, et taquine la démesure. L’empire russe s’écroule, dans le sang.

Pour beaucoup, c’est l’exil, le départ sans espoir de retour. Et s’ils sont nombreux, dès les prémices de la Révolution de 1917, à diriger leurs pas vers la Côte d’Azur. Beaucoup connaissaient déjà le chemin.

En 1918, on recense 156 Russes dans le sud de la France. Puis 2 000 en 1923 et plus de 5 000 en 1930. Aujourd’hui, plus du quart des 70 000 Russes présents sur le sol français vivent ainsi sur la Côte d’Azur, principalement à Menton, Nice, Antibes et Cannes.

Le prince Nicolas Romanovitch Romanov, arrière-petit-fils du Tsar Nicolas Ier et doyen actuel de la Maison Impériale de Russie, fils du grand-duc Roman Petrovitch et de la comtesse Prascovia Dimitrievna Cheremetieff, est lui-même né au Cap d’Antibes le 13 septembre 1922. S’il demeure le plus souvent à Rome, il se plait à dire que son cœur vagabonde toujours là où il a vu le jour, et que son âme, quand à elle, reste russe pour l’éternité.

lundi 25 avril 2011

Un message de Russie


Chers amis qui aimez notre belle cathédrale, voici un message de soutien qui nous est parvenu ce matin de Russie, que je suis heureux de vous transmettre ici:

"Chers membres de l'AACOR!

Je souhaite vous apporter mon soutien moral et de prières.

Malheureusement il m'est compliqué de devenir un membre actif car il est difficile d'envoyer des cotisations de Russie en France.

Mais mes parents (de la première émigration) ont habité à Nice, ma mère a fréquenté le lycée russe de Nice (avec Nina la mère de votre recteur), mes parents se sont rencontrés à Nice, se sont mariés à la cathédrale, ma soeur aînée et moi sommes nées presque en face de la cathédrale (clinique Santa Maria boulevard Tsarevitch), et nous sommes inscrites sur le registre des baptêmes de la cathédrale. Si nous avons déménagé à Paris par la suite, mon arrière grand-mère a vécu rue Chateauneuf jusqu'à son décès.

Je connaissais très bien Monseigneur Vladimir (Tickonicki), Monseigneur Roman qui était le soutien spirituel des scouts russes (dont je suis), et le père Jean Jankin était un ami de la famille.

C'est vous dire à quel point je suis niçoise.

Je connais votre recteur depuis son enfance et je regrette beaucoup le parti qu'il a pris dans l'affaire de la cathédrale.

Je pense depuis longtemps que le souhait du métropolite Eulogue aurait été de rejoindre l'Eglise-Mère dès la chute du communisme en Russie comme il l'avait exprimé en rejoignant le patriarcat de Constantinople à titre provisoire et toutes les histoires du type Nice ou Biarritz n'auraient pas lieu d'être.

En ce lendemain de la fête de Pâques je vous dis CHRIST EST RESSUSCITE! et j'espère que le bon sens triomphera."

Maricha Gestkoff

dimanche 24 avril 2011

ХРИСТОСЪ ВОСКРЕСЕ!



















Christ est Ressuscité, mes chers amis!

Et son message est un message de paix et d'amour.

Partageons l' allégresse de ce jour saint, et tournons nos regards vers le ciel, qui est immense.

Construisons ensemble le Monde de demain.

Vivons dans l'espoir et dans la joie.

vendredi 1 avril 2011

Le litige sur la propriété de la cathédrale russe de Nice en appel (le délibéré sera rendu le 19 mai)

Publié sur le site "Parlons d'orthodoxie":

La Fédération de Russie et une association cultuelle orthodoxe, qui revendiquent l'une et l'autre la propriété de la prestigieuse cathédrale Saint-Nicolas de Nice, ont réitéré jeudi leurs arguments devant la Cour d'appel d'Aix-en-Provence qui rendra son arrêt le 19 mai 2011

En janvier 2010, le tribunal de grande instance de Nice avait attribué la propriété de la cathédrale, bâtie au début du XXe siècle par le tsar Nicolas II, à la Fédération de Russie.

L'avocat de l'association cultuelle a estimé, comme il l'avait fait en première instance, que l'occupation durable et paisible de l'édifice, depuis 80 ans, valait droit de propriété.
Me Antoine Chatain a affirmé que le tsar avait acquis l'édifice sur ses propres deniers et non sur ceux du trésor impérial et que l'Etat russe, héritier de l'empire, n'était donc pas fondé à réclamer la propriété d'un bien privé, qui plus est religieux: "un Etat vient revendiquer la propriété d'un édifice religieux en France; il faut laisser l'association cultuelle décider de sa destinée", a dit l'avocat.

L'avocat de la Fédération de Russie, Me Alain Confino, a estimé de son côté que la religion n'avait rien à voir là-dedans et que la Russie ne faisait que revendiquer la reconnaissance d'un droit de propriété. Après tout, a-t-il dit, "la France n'est-elle pas propriétaire de ses cathédrales ?"

En janvier 2010, la justice avait donné à l'Etat russe, outre la propriété intégrale du bâtiment, celle du terrain et de toutes les œuvres d'art et autres biens se trouvant dans la cathédrale.

Celle-ci, classée monument historique, comprend de nombreux biens de valeur, dont une superbe iconostase et quelque 300 icônes.

L'avocat de la Fédération a estimé que les substantiels bénéfices produits par les droits d'entrée dans la cathédrale (3 euros par visiteur), n'étaient pas étrangers à l'attitude intransigeante, selon lui, de l'association cultuelle.
Du côté de l'association, on indique que les revenus de la cathédrale servent exclusivement à payer des travaux et les neuf salariés de l'établissement.

La cathédrale Saint-Nicolas, le plus grand édifice orthodoxe russe hors de Russie, reçoit chaque année entre 100.000 et 150.000 visiteurs.

Ce 31 Mars ,à la Chambre d'Appel d'Aix-en-Provence, le délibéré sur l'affaire Fédération de Russie/ACOR Nice a été fixé au 12 mai 2011.
Ivan K.