jeudi 6 janvier 2011

Joyeux Noel Russe!


Chers amis, voici un article que publie ici notre ami, Ivan Kourdukoff, également trésorier de notre association, que je vous invite à lire et méditer, en ce jour de veille de Noel. Puisse la paix de Noel rejaillir sur tous et nous réunir enfin.

S Rozhdestvom!

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Cathédrale Orthodoxe Russe de Nice, bilan 2010.

L’année passée dans la paroisse orthodoxe Saint-Nicolas à Nice a été marquée par plusieurs évènements importants.

  1. Bien sûr, la victoire de la Fédération de Russie dans le litige sur la propriété de la cathédrale.

Après la séance du TGI du 20 janvier 2010 à Nice, la Justice Française s’est prononcée en faveur de la Russie. Malgré la campagne hostile antirusse menée par les dirigeants de l’ACOR toutes ces années, malgré la désinformation et le ton générallement antirusse de la presse locale, la justice a examiné cette affaire en détails et a donné raison au vrai propriétaire. Au vu de cette décision prononcée par la Justice Française, il est intéressant de reprendre les paroles du recteur de l’ACOR (Association Cultuelle Orthodoxe Russe de Nice), à propos de ce litige, publiées dans Nice –Matin du 22 octobre 2007, page 8.

« Les prétentions de la Fédération de Russie ne sont pas légitimes ni du point de vue l’historique, ni de celui de l’éthique ou du droit. Notre paroisse devrait donc obtenir gain de cause auprès de la Justice Française » - écrit ce professeur de droit.

C’est incroyable comme chaque mot de cette phrase est inexact.

Point de vue historique. Le recteur sait parfaitement que cette Cathédrale a été construite par les russes, pour les russes qui séjournaient à Nice et ses environs à la fin du XIX siècle et au début du XX . Il faut savoir, que l’idée de bâtir une autre église à Nice venait de l’Archiprêtre Serge Lubimov, qui en 1887 fût nommé par le Saint Synode : Recteur de la Paroisse Orthodoxe Russe de Nice. Cet homme de grande culture et fin diplomate, dès 1896 a convaincu l’Impératrice Maria Feodorovna de la nécessité de faire construire une nouvelle église plus grande que celle de la rue de Longchamp. Par la suite, malgré les innombrables difficultés, il a su mener à bien l’œuvre de sa vie : la construction de la cathédrale St. Nicolas. Cette cathédrale est devenue le témoin vivant de l’Orthodoxie de tradition Russe sur la Côte- d’Azur. Ouverte, bien évidemment, à tous les orthodoxes du pays. Impossible de changer l’histoire ! Alors, pourquoi cette contre –vérité de la part du prêtre ?

L’éthique. Le recteur, en qualité de professeur de droit sait parfaitement que ce n’est pas « éthique » ou moral de s’approprier le bien de quelqu’un.

Droit. Le droit distingue bien le propriétaire et le locataire. Le recteur, comme tous les anciens paroissiens était au courant de l’existence du bail emphytéotique, donné par l’Etat Russe à la paroisse russe de Nice. Inutile de nier, la copie de ce bail était dans les archives de l’église de la rue de Longchamp, depuis toujours.

Les faits historiques, la morale civile et ecclésiale, le droit, la décision de la Justice démontre, que l’administration de l’ACOR est fautive sur tous les points.

Mais, malgré toutes ces données les dirigeants de l’ACOR ont interjeté un appel, ils veulent continuer à poursuivre dans cette voie qui est à l'encontre de la vérité historique.


  1. Le décès de Mme Lydia Places.

Lydia Feodorovna Places, notre ancienne paroissienne, nous a quittés le 1 mars 2010, suite à un problème cardiaque.

Lydia Feodorovna est venue à Nice en 1998, elle faisait auparavant partie de la paroisse de la rue Daru, à Paris. Issue de la première émigration russe, très croyante et très compétente dans les règles et canons orthodoxes, elle jouait un rôle important dans notre paroisse.

Catastrophée par le comportement de l’évêque Paul, ancien recteur de la paroisse et de son entourage, elle accueillit à bras ouverts le nouveau recteur venu à Nice à la fin de 2003. Elle espérait de tout son cœur trouver un bon pasteur, « humble et doux de cœur ». Elle a donné son accord pour occuper le poste de secrétaire de la paroisse en 2003 est a participé très activement à la vie de la paroisse.

Mais, bien rapidement, la politique générale et le comportement peu ecclésial du nouveau recteur l’ont déçue. Bien informée de l’existence d’un bail emphytéotique, elle était contre le procès avec la Russie, complètement inutile, qui pouvait apporter de graves préjudices et diviser la paroisse en deux parties. Tout simplement elle était contre la guerre civile au sein de la communauté chrétienne. Très attachée à ses racines et traditions orthodoxes russes, elle ne pouvait pas supporter en silence la russophobie primaire et émotionnelle des dirigeants de l’ACOR, le conflit était donc inévitable.

Insultée par le recteur lors d’une séance du Conseil Paroissial, elle fut mise à l’écart par le clergé de Nice, une campagne de calomnie fut alors organisée contre elle.

A la vue de tout ce désastre, Mme Places a alors publié dans la « Pensée Russe » (N° 13 du 05.04.2008) un article évoquant la situation catastrophique dans la paroisse.

Les « bons pasteurs » ont réagi très violement : Au lieu de chercher à améliorer la situation dans la paroisse, l’archevêque Gabriel l’a excommuniée par contumace le 11 mai 2008. Décision, qui apparaît bien contraire aux Canons et traditions de l’Eglise Orthodoxe et qui a soulevé une très grande indignation.

Un acte terrible pour une femme âgée, qui a passé toute sa vie à l’église. Un acte incompréhensible et inimaginable pour le monde orthodoxe.

Mortellement blessée par ce coup sans aucune pitié, Lydia Feodorovna n’a pas survécue longtemps. Son cœur brisé s’est s’arrêté…

Mémoire éternelle !


3. Le procès aux Prud’hommes.

Un employé de l’ACOR contre son employeur, l’ACOR.

Pour avoir servi de guide à S. E. l’Ambassadeur de Russie en France venu voir le 14 mars 2008 le monument historique aux heures d’ouverture aux touristes, l’employé en question – guide de la Cathédrale, a été lourdement sanctionné par la direction de l’ACOR.

Face a cette flagrante injustice, qui porte préjudice à son image et à sa situation matérielle, il a saisi le Conseil des Prud’hommes. Apres deux ans de procédure, les Prud’hommes ont annulé cette sanction jugée injuste et non fondée.

On peut se poser la question : Peut-il y avoir un vrai amour de Dieu s’il n’y a pas d’engagement concret envers son prochain, un engagement qui inclue la justice et l’amour?


4. 4. L’atmosphère générale et la situation financière de la paroisse.

Créée en 1859 par L’Eglise Russe, la paroisse, à partir de 1931 et pour des raisons politiques, se trouve placée de manière provisoire sous l’obédience du Patriarcat de Constantinople.

Selon le compte- rendu de l’Assemblée Générale de l’année 2010, l’Association Cultuelle Orthodoxe Russe de Nice (ACOR) compte à ce jour 68 membres. Ont été présents à la dernière Assemblée Générale 37 personnes dont une partie désapprouve la politique du recteur et ses actes. Les autres ne viennent plus depuis longtemps...

Pour desservir cette petite poignée de fidèles, l’ACOR emploie trois prêtres, qui sont gratuitement logés et payés par la paroisse.

L’ACOR occupe trois églises à Nice, 1° la cathédrale St. Nicolas, 2° l’ancienne église à la rue Longchamp, 3° une église - chapelle au cimetière de Caucade.

La Cathédrale St. Nicolas est classée Monument Historique et est ouverte aux touristes sept jours sur sept. C’est le Monument historique le plus visité sur la Côte d’Azur (selon les chiffres officiels, elle reçoit chaque année 240 000 visiteurs).

L’entrée dans la Cathédrale est toujours payante, 3 euros par personne, malgré le souhait du propriétaire légal, la Fédération de Russie, d’arrêter cette pratique honteuse. La vente des cierges et des souvenirs est tout aussi fructueuse, elle rapporte au moins 100 000 - 150 000 euros par an.

Habituellement, les offices religieux ont lieu 2 fois par semaine, le samedi soir (vigile) et le dimanche matin (liturgie).

On constate qu’en réalité, l’activité dominante de l’ACOR est commerciale.

C’est la paroisse Orthodoxe Russe la plus riche en France, avec un budget et un bénéfice très important.

Bien évidement, il est difficile de se séparer de cette manne…

La paroisse est divisée :

D’un côté ceux qui soutiennent le Recteur dans son action contre la Russie.

Et de l’autre ceux qui désapprouvent fermement ce litige, et veulent revenir à l’Eglise-Mère, sous l’obédience du Patriarcat de Moscou, car ils sont très attachés à leurs racines et à leurs traditions. Ils sont pour la vérité historique et restent persuadés que la Cathédrale appartient au vrai propriétaire - la Fédération de Russie.

La majorité des fidèles Orthodoxes Russe à Nice désapprouve en fait la politique antirusse du recteur et fait entièrement confiance à la Justice Française.

En février 2009, une lettre–pétition, signée par plus d’une centaine de personnes, a été envoyée à Monsieur le Député-Maire de Nice Christian Estrosi, pour protester contre la russophobie du recteur et de son entourage. Cette pétition traduite en langue russe fut publiée dans la Pensée Russe (N° 11 du 20-26 mars 2009).

Notre paroisse est la seule en France où le recteur et ses prêtres méprisent et narguent les paroissiens qui ne les soutiennent pas.

Rejetés par ces prêtres « orthodoxes russes », qui n’aiment ni la Russie, ni l’Eglise Orthodoxe Russe, les fidèles aspirent de nouveau à trouver dans leur Eglise un climat de prières et de recueillement ; des pasteurs plein d’Amour et de douceurs, des pasteurs à l’écoute de leurs brebis. Malgré les persécutions et humiliations, les croyants Orthodoxes Russe de Nice, ne perdent pas l’espoir que bientôt la Paroisse St. Nicolas reviendra dans le sein de la Sainte Eglise de Russie.


5. 5. L’Année croisée France-Russie :

L’Année croisée 2010 s’est déroulée avec grand succès en parallèle dans les deux pays, comprenant près de 400 événements avec la participation des meilleurs artistes, peintres, penseurs ainsi que les meilleurs entrepreneurs et artisans des deux pays.

Le programme de l’Année croisée avait un triple objectif : faire découvrir aux Russes ou leur rappeler l’héritage culturel et historique de la France ; braquer les projecteurs sur les formes modernes de l’art français ; et contribuer aux échanges culturels entre les deux pays ainsi qu’aux projets conjoints franco-russes.

L’Année croisée France-Russie 2010 a également été marquée par une coopération fructueuse dans le secteur économique, dans les sports, la littérature, les sciences et l’éducation.

Elle a permis d’exposer en détail des découvertes scientifiques et leurs mises en œuvre, de discuter des nouvelles perspectives dans le contexte d’un développement stable, d’éveiller l’intérêt des jeunes des deux pays et de les impliquer dans ce processus.

Elle a renforcé considérablement les relations culturelles entre les deux pays, c’était un évènement d’ampleur européenne.

Plusieurs manifestations se sont déroulées également sur la Côte- d’Azur et ont attiré des milliers de personnes, qui ont manifesté un très grand intérêt pour la Russie et sa culture.

L’ACOR est restée en dehors de cette grande fête européenne. Ses dirigeants ont continué à empoisonner les relations franco-russes tout au long de cette année, si importante pour nos deux pays. Plusieurs articles ouvertement désinformateurs et antirusses ont été publiés sur le forum de l’ACOR. Le comité de quartier, sous influence, a écrit des articles peu admissibles dans lesquels il se moquait du Premier Ministre Russe. Privé d’arguments sérieux et solides, les dirigeants de l’ACOR utilisent tous les moyens contre l’adversaire, qui reste le vrai propriétaire de la Cathédrale.

Malgré leurs agissements la fête fût réussie.

Nous espérons de tout cœur que l’année 2011 verra la situation changer radicalement. Que la Cathédrale Russe St. Nicolas deviendra, comme auparavant, un lieu de prières et de recueillement.

Bonne Année et Joyeux Noël !

Ivan Kourdukoff

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